Les métiers improbables mais néanmoins indispensables de la DSI – 5

Polisseur de brillantes idées
Les dirigeants et managers ayant une forte propension à émettre des brillantes idées lors de réunions et autres comités de direction, le polisseur de brillantes idées est chargé d’en éliminer les aspérités.

En effet, de brillantes idées peuvent recéler, en surface ou en profondeur, des éléments perturbateurs, que le polisseur traite avec son « rabot à incohérences ». Pour les rendre encore plus brillantes ! Sa devise : « C’est plus compliqué que ça ! »

Colorieur de livres blancs

Le colorieur de livres blancs est un original qui ne fait rien comme tout le monde. C’est un artiste, et il en faut dans les DSI. Sa mission consiste à personnaliser tous les livres blancs reçus à la SI et qui, comme leur nom l’indique, ne se différencient pas par leur couleur. Certains ajouteront qu’ils ne se différencient pas non plus par leur contenu, tant il est en voie d’appauvrissement… Le colorieur attribue à chaque livre blanc une couleur spécifique pour le repérer dans les rayonnages de la bibliothèque de la direction des études.

Brasseur de doublons

Il aime se faire mousser car son job est vraiment alambiqué et stratégique : rechercher les données en double dans toutes les applications et souvent stockées dans des silos. Ces données en double ont tendance à fermenter si l’on n’y prend garde. Le brasseur de doublons attache une importance particulière à la pureté des données et dispose de méthodologies standards : MALT (Méthode d’analyse longitudinale des transactions) et LEVURE (Lissage extensif de la valeur de l’usage du référentiel d’entreprise). Les brasseurs de doublons les plus doués peuvent accéder au grade de maître-brasseur de doublons, et ils ne s’intéressent alors qu’aux métadonnées.

Atrophié du MOA

À force de donner le pouvoir aux utilisateurs et aux directions métiers, il arrive que ceux-ci s’en emparent ! Or, ce n’est pas forcément l’objectif recherché : le DSI doit quand même avoir le dernier mot et contenir les invasions de MOA dans les projets. L’atrophié du MOA, dont la fonction entre dans le quota obligatoire de collaborateurs légèrement déficients que doit employer toute entreprise, a pour mission de freiner les ardeurs des directions métiers. Il atrophie donc les demandes et les exigences de celles-ci, dès lors qu’elles gonflent trop (dans tous les sens du terme…).

Briseur de chaînes de responsabilité

Les chaînes de responsabilité deviennent tellement étendues que plus personne n’y comprend rien. Et le moindre dysfonctionnement perturbe l’ensemble. Résultat, on ne sait plus où est le maillon faible ni comment identifier les responsables des fiascos. Le briseur de chaînes de responsabilité a pour fonction d’établir des segments cohérents dans les chaînes de responsabilité, de manière à mieux comprendre qui fait quoi et qui n’a pas fait quoi. On s’en doute, cette fonction n’est pas très populaire et ceux qui l’occupent sont souvent eux-mêmes traités d’irresponsables.

Ouvreur de SaaS

Les directions métiers ont entendu parler du SaaS, mais restent timorées pour franchir le pas, alors que les avantages sont évidents en termes de coûts et de flexibilité. Même pour la DSI, avec le SaaS, la vie devient plus facile et elle a tout intérêt à « évangéliser » les utilisateurs potentiels. L’ouvreur de SaaS parcourt les couloirs de l’entreprise, assiste à de nombreuses réunions, produit des notes de synthèse pour expliquer que beaucoup d’activités de l’entreprise pourraient être gérées en mode SaaS. Ce poste est toutefois relativement précaire, il est lui-même externalisable en mode SaaS…

Garçon d’ascenseur de bottom-up

Avec la mode qui veut que la stratégie d’une entreprise doive reposer sur la réalité du terrain, le bottom-up est devenu un principe de management popularisé auprès des directions générales. Encore faut-il assurer la transmission de l’information de bas en haut. Le garçon d’ascenseur de bottom-up fluidifie le transport de l’information vers le dernier étage. En évitant de rester coincé entre deux étages…