C’est la période des soldes. Une période très intéressante, pas seulement pour le consommateur moyen qui peut ainsi alléger son porte-monnaie. Mais aussi pour nous, DSI. Les commerciaux des SSII que j’ai reçu récemment seraient-ils devenus nerveux ? Probablement et leurs patrons le sont également. D’autant qu’il se dit que sur la dizaine des SSII les plus importantes, sept ont prévu pour les mois prochains des plans de réduction de leurs dépenses.
On imagine le dilemme de nos chers fournisseurs qui ont largement recruté ces dernières années : licencier, mais c’est du plus mauvais effet, surtout si dans quelques mois, il faudra recruter pour regarnir leur portefeuille de compétences. Ou casser les prix pour occuper les troupes et éviter ainsi d’exploser le taux d’intercontrat, très coûteux pour une société de services ou un cabinet de conseil. Apparemment, c’est la seconde solution qui prévaut pour la plupart des sociétés de services. Et les plus grosses s’y mettent : « Normal, il faut payer les voitures de fonctions des managers et des associés, les locaux et tout le reste », m’a indiqué, désabusé, l’un de mes collègues DSI, lui aussi surpris de la facilité avec laquelle il a obtenu 45% de rabais sur le prix de journée de ses consultants en organisation.
– Bien sûr, pour ce prix, je récupère des consultants débutants, des reconvertis malgré eux en consultants seniors, voire quelques tocards, mais je leur confie le sale boulot dont mes équipes ne veulent pas se charger. J’en profite pour mettre à jour toutes les documentations projets et applications ! Et ça me coûte moins cher que d’embaucher…
Si la crise continue, nous verrons peut-être les SSII se convertir à un marketing digne des enseignes de la grande distribution. Nous aurons droit à des promotions au rayon ERP (deux consultants pour le prix d’un), à des ventes flash de geeks open source, à des prix d’appel sur les schémas directeurs et, chaque année, en septembre, à des foires aux jeunes diplômés où nous pourrons acheter sur pied les meilleurs millésimes d’écoles d’ingénieurs. Je n’ose imaginer ce que l’on nous proposera en tête de gondole… Probablement des importations indiennes ou chinoises.