Ca sent le RACI

Dans mes louables efforts d’optimisation de nos méthodes de travail, j’ai systématisé un partage des responsabilités parmi mes équipes et dans leurs relations avec les directions métiers. Je me suis inspiré de l’approche que l’on trouve dans les référentiels, en particulier Itil.

En clair, l’approche RACI qui différencie ceux qui Réalisent, qui Approuvent, qui sont Consultés et qui sont Informés. Il est vrai que cela devenait un peu le bazar dans notre gestion de projet, entre ceux qui réalisent sans approbation (si, si, ça existe, ça leur fait tellement plaisir…), ceux qui approuvent des tâches auxquelles ils ne comprennent rien, ceux qui veulent être consultés sur tout simplement pour le plaisir d’être en réunion parce qu’ils n’ont pas d’autre chose à faire, et ceux que l’on informe mais qui en profitent pour remettre en cause ce que d’autres ont approuvé sans le réaliser mais en étant consultés. J’ai essayé de dessiner toutes les relations entre les uns et les autres mais j’ai abandonné après avoir noirci pas moins de deux bons mètres carrés de papier avec des lignes dans tous les sens. D’où le RACI : chaque collaborateur s’est vu assigner l’un de ses rôles. Et gare à celui qui approuve alors qu’il ne doit qu’être informé ! Ou celui qui réalise selon son humeur « parce que ça fait plus joli sur l’interface utilisateur… ». Du moins sur le papier.

Car, hélas, mes bonnes intentions se sont vite révélées vaines. Personne ne s’y retrouve ! Ceux que l’on a cantonnés dans un rôle d’être seulement informés ont eu l’impression de perdre une partie de leur pouvoir. Ceux qui réalisent et qui, auparavant, se sentaient impliqués dans les projets, ont eu le sentiment de devenir des « esclaves du code » et ont commencé à lire des livres sur « L’Inde, son climat, ses coutumes et ses open spaces ». Les simples consultés, eux, ont fait semblant et se sont complètement désintéressés des sujets. Quant à ceux qui approuvent, ils n’en pouvaient plus d’avoir sur leur dos tous les autres. Bref, maintenant, c’est (encore) moi qui fait tout. Et je laisse le RACI à ceux qui ne veulent rien faire. ça tombe bien, le sigle sied bien aux tire-au-flanc : R, je Ralenti, A, j’Arrête, C, je Continue à arrêter, I, j’Insiste…