La connerie permet des variations plus amples que la bêtise, la sottise et l’idiotie, elle a, en quelque sorte, une fonction générique apte à fédérer toutes les formes de déviation psychologique ou mentale.
Le con peut se prétendre intelligent comme l’escroc vanter sa probité, il n’est jamais saisi par le doute.
Reconnaître qu’il nous arrive de nous comporter comme un con est déjà une marque d’intelligence.
Le goût de la transgression favorise la connerie. Conduire une voiture les yeux fermés pendant 20 secondes constitue un bon exemple.
L’appellation connard est chargée de plus d’intensité. Le connard s’attaque généralement aux plus faibles. Le bizutage par exemple lui permet de donner sa pleine mesure.
La connerie existe depuis le début de l’humanité.
La plupart des cons parlent plus qu’ils n’agissent. Le langage est le véhicule naturel de la connerie. Enfumage, obscurantisme, langage creux, incontinence verbale, sont les attributs naturels de la connerie que résume bien le mot anglais « bullshit ».
Devenir vraiment con nécessite parfois un long travail sur soi et les centres de formation affichent souvent des tarifs prohibitifs ? Certains ont trouvé la solution…
Le pauvre con se caractérise par une grande passivité et une certaine indifférence par rapport à ce qui lui arrive. Souvent assimilé à un veau il marche volontiers en troupeau.
Le sale con est malfaisant et n’hésite pas à avoir recours à la violence. Ceux qui disposent d’un pouvoir sont naturellement les plus dangereux.
Le con aime les distractions mais il est assez sélectif au niveau de ses choix.
Aux Etats-Unis tous les sales cons sont armés, les plus cons sont généralement les mieux équipés.
Le con contextuel se caractérise par le fait que la connerie résulte de la pression de l’environnement dans lequel il se trouve. La société crée des cons à chaque fois qu’elle dysfonctionne, ce qui arrive malheureusement assez souvent.
Le médicament contre la connerie a finalement été trouvé après d’intenses recherches de l’institut de connologie de Strasbourg. Il est préconisé en traitement de fond en cas de contact prolongé avec des cons. C’est le Fepalcon comprimé 500 mg en boîte de 90.
Le con congénital (heureusement plus rare) est programmé dès la naissance et la connerie s’épanouit et se développe dans toutes les circonstances. Une forme de talent naturel en quelque sorte.
Que faire des cons ? Les combattre est difficile et il y a souvent risque de contamination. Alors il faut s’entraîner à faire avec.
La connerie est parfois associée à des objets, par exemple « Con comme un balai ; con comme une valise sans poignée ; con comme un manche ». Par contre, l’expression « con comme la lune » est particulièrement insultante pour les astronautes.
Agir comme un con peut être le résultat d’une pulsion associée à la recherche d’un plaisir immédiat ou à un moment de colère.
Les cons sont souvent les plus motivés pour la transmission d’infox et de théories complotistes.
Il n’est guère possible de changer un con. On peut seulement changer son rapport avec lui et éviter un inutile rapport de force en se plaçant à un autre niveau. Il s’agit en fait d’éviter de se comporter soi-même comme un con mais, au contraire, d’améliorer sa capacité en relations humaines.
Un usage inconsidéré des algorithmes pourrait conduire à une forme de connerie artificielle qui dépasserait les limites de la connerie humaine.
La plupart des cons sont totalement dénués du sens de l’humour. L’humour suppose en effet la capacité à prendre de la distance permettant d’accéder à une certaine forme de modestie. Par contre ils pratiquent volontiers l’ironie qui permet d’humilier.
Restons humains, soyons imparfaits et acceptons le fait de se comporter parfois comme des cons !
La connerie est de tous les temps mais elle dispose désormais, grâce aux nouvelles technologies, de modes d’expression beaucoup plus étendus. L’état du monde témoigne du fait qu’elle est active à l’échelle planétaire. A certaines époques les partisans de la raison et de la sagesse ont l’impression de faire partie d’une minorité opprimée.