La connerie et les cons vus par… Maurizio Ferraris
On reconnaît le fou qui se prend pour Napoléon, mais, à regarder de plus près, le vrai problème est que, d’un examen sans préjugés, il pourrait ressortir que Napoléon était un con.
La différence n’est pas entre une normalité indemne de connerie et une minorité de cons, mais bien plutôt entre le rapport qui s’établit en nous entre le con et le non-con.
Aucune surprise du fait qu’il y ait tellement de conneries dans le Web : les documents (intelligents ou imbéciles) étant la marchandise d’aujourd’hui, le surplus con et bête doit être mis en compte.
La connerie, c’est l’une des plus grandes marchandises de l’âge contemporain.
Tout être humain est structurellement exposé à la connerie.
Les cons sont nombreux et dispersés, ils se mimétisent parfaitement avec le milieu dans lequel ils évoluent.
L’imbécillité assure une base démographique. Les fous sont nombreux, les cons innombrables, comme les pauvres.
L’imbécillité assure la base continue de l’existence humaine, des élites intellectuelles comme des masses.