La connerie et les cons vus par… Sebastian Dieguez

  • La connerie n’est pas, ou pas seulement, le contraire de l’intelligence. On peut être très intelligent et très con : il suffit pour s’en convaincre de mettre n’importe quel intellectuel à un poste politique ou d’encourager tel expert à s’exprimer sur un sujet qu’il ne connaît pas.
  • Le con n’a pas le moindre début d’idée concernant ce qui lui permettrait d’être moins con. Il ne sait d’ailleurs pas qu’il est con, puisqu’il n’y a évidemment rien à savoir pour être con.
  • Le con, ignorant qu’il est con, n’est pas autrement perturbé par sa connerie, et ne se prive donc certainement pas de l’imposer à son entourage, et parfois bien au-delà.
  • La connerie se caractérise par des formes de narcissisme et d’auto-aveuglement qui se renforcent mutuellement et contribuent ainsi à en faciliter la propagation dans la population.
  • La connerie bénéficie toujours de l’aplomb qui signale l’excès de confiance en soi du crétin, qui l’emportera nécessairement sur toute autre manifestation de prudence et de rigueur.
  • Sûr de son fait, le con présente ses conneries comme des perles de sagesse, des observations inédites d’une profondeur incroyable, le fruit d’une réflexion intense, et tient évidemment à être pris avec le plus grand sérieux.
  • La connerie est une constante réduction au même et à soi-même, d’où son recours permanent à des exemples personnels, au « témoignage », au « terrain », au « vécu », au « ressenti ».
  • L’esprit de la connerie œuvre infatigablement à sa propre défense, et à rien d’autre.
  • Il est tout à fait envisageable que les gens deviennent collectivement de plus en plus cons, sans pour autant que le niveau d’intelligence générale baisse d’un iota.
  • La connerie ne serait pas la connerie si elle pouvait s’auto-désigner comme telle.