Ouf, je l’ai encore échappé bel ! Je n’ai pas été désigné « DSI de l’année ». Certains courent après ce genre de lauriers (et ne les ont jamais…) mais pas moi. Imaginez donc les ennuis qui s’abattent sur vous dès que vous avez quitté la scène avec votre Trophée, au mieux un bout de papier imprimé sur une laser poussive, au pire un bon kilo de métal ou de verre dont vous ne savez que faire et qui vous encombre toute la soirée. C’est vrai que la photo dans le journal, c’est très classe, ça permet d’arroser toute les anciens de la famille pour leur montrer que « le petit à réussi ».
Mais, très vite, c’est le début des quolibets. On trouve les moins méchants qui lancent des « tu parais plus mince sur la photo » ou des « alors, ça aide pour draguer d’être DSI de l’année ? ». Hélas non, j’ai essayé, en vain, avec la charmante responsable communication d’un des sponsors de la soirée, mais je me suis pris une DSI (Déception subite et impromptue). Puis l’on a affaire aux jaloux qui n’avoueront jamais qu’un prix, ils en rêvent tous les matins en se rasant, mais qui savent qu’ils n’ont aucune chance. Ceux-là feignent l’indifférence à l’égard des « cocktails et des paillettes ».
Quant aux jaloux, ils déploieront une énergie toute particulière à vous rappeler qu’un « DSI de l’année » ne peut plus jamais faire d’erreurs, du moins jusqu’à l’élection de votre successeur. Inutile de leur expliquer que vous n’étiez pas candidat mais que vous avez été désigné par un jury indépendant. Pas question de terminer un projet en retard, de dépasser les budgets, de tolérer une dégradation, même minime, des performances du système informatique. On ne devient quand même pas des Supermen par la grâce d’un Trophée ! Avis à mes chers collègues et à tous les jurys de la Terre : je ne suis pas candidat non plus pour 2010 !