Maintenant que l’une des activités favorites des militants écologistes consistent à asperger de produits divers certaines œuvres d’art, la direction du mouvement exige que ceux et celles qui se livrent à de telles dégradations utilisent uniquement des produits bio.
« Nous voulons aller jusqu’au bout de notre engagement militant, on ne peut quand même pas dégrader des œuvres d’art avec des produits industriels transformés, on n’est pas des sauvages ! », explique Eva Zifoutoula, porte-parole du mouvement CONAR (Construisons Ouvertement de Nouvelles Actions Révolutionnaires).
Le mouvement radical a établi une liste des produits interdits et ceux qui sont autorisés pour les dégradations d’œuvre d’art. Sont ainsi plébiscités : la farine (bio), la confiture (d’origine locale), les fromages d’appellation contrôlée, la soupe (faite maison avec des produits achetés en circuits courts). Il est également recommandé de s’adapter aux saisons : la soupe en automne et en hiver, les fruits bien juteux qui tachent en été. Toujours issus de producteurs locaux, bien sûr.
La liste comporte également des produits qui n’ont aucun effet, par exemple les carottes, la salade verte, et tous les aliments solides. Est-ce utile de le préciser ? « Oui, répond Eva Zifoutoula, car nous avons déjà eu des problèmes avec des militants, un peu demeurés reconnaissons-le, qui voulaient balancer de la soupe sans la sortir de sa boîte ou d’autres qui ont jeté des salades ou des carottes tellement propres que cela n’a eu aucun effet. » Le document du CONAR, que nous avons pu consulter déconseille également de dégrader des œuvres d’art contemporain : « Ca n’ aucun effet médiatique, tout le monde s’en fout, on a bien essayé de balancer des navets ou de la daube, mais les gens ont crû que ça faisait partie de l’œuvre… »