Les métiers improbables mais néanmoins indispensables de la DSI – 4

Conducteur de bus applicatif.
Quelquefois, les utilisateurs ne savent pas où ils vont. Comment voulez-vous que les équipes de la DSI puissent s’orienter ?

Le conducteur de bus applicatif emmène les utilisateurs d’un point-fonctionnalité A vers un point-fonctionnalité B, avec des horaires précis, calculés en fonction des horaires d’ouverture du help-desk. Son rôle est fondamental et l’on en mesure l’importance lorsque le conducteur de bus applicatif se met en grève : les utilisateurs ne savent plus si leur transaction parviendra à destination.

Nettoyeur de service rendu. Souvent, la DSI qui n’intègre pas les besoins des utilisateurs du système d’information développe des applications qui ne correspondent pas aux spécifications. Ça arrive tous les jours. Mais les utilisateurs, face à des applications indigestes, ont tendance à les rejeter, y compris physiquement. La nausée débute souvent lorsque les utilisateurs ne parviennent pas à accomplir des tâches simples. Ils ont un « haut-le-cœur-de-métier », ne sentent pas bien et finissent par vomir les équipes de la DSI et « leurs applications qui restent sur l’estomac ». Le nettoyeur de service rendu est chargé de faire place nette lorsque les utilisateurs sont victimes du syndrome du VOMI (Vraiment On M’agace à l’Informatique).

Balanceur de scorecard. Ce poste est plutôt destiné aux amateurs de jeux de cartes. Lorsque, dans un projet, il y a une incertitude sur le retour sur investissement, ou sur les indicateurs qu’il convient de retenir pour mesurer la performance, le balanceur de scorecard a toujours la solution : c’est lui qui met sur la table le meilleur indicateur, le plus pertinent, qui correspond à la réalité du projet. Plus besoin de se creuser la tête, le balanceur de scorecard a réponse atout. Grâce à lui, le DSI peut dire « banco » sur un projet, sans inquiétude.

Épurateur de fausses données. D’un naturel sceptique, l’épurateur de fausses données doit intervenir au moins une fois par an. L’objectif est de ramoner les conduits de flux de données, ou d’aspirer les informations obsolètes qui prolifèrent dans les applications. Avec le temps, elles s’accumulent et produisent des mauvaises odeurs applicatives. Un jour ou l’autre, les utilisateurs sentent qu’il se passe quelque chose d’anormal. Cela n’empêche pas l’entretien régulier, avec quelques doses d’Eparcyl (Engin Pour Améliorer la Résistance des Cycles Logiciels).

SAPeur d’ERP. Ce métier n’est pas à proprement parler un poste à temps plein. Le SAPeur d’ERP se manifeste dès le début du commencement du démarrage d’une idée émise par la direction générale, suggérant que « l’entreprise pourrait s’équiper de SAP pour résoudre la plupart de ses problèmes ». Le SAPeur d’ERP participe à toutes les réunions pour instiller le doute dans l’esprit de tous les managers. Ses arguments, répétés comme un mantra, se résument à : « C’est plus compliqué que ça », « Êtes-vous sûr que l’on a besoin d’une telle usine à gaz pour simplement gérer notre stock ? », « Et l’Open Source, t’as pensé à l’Open Source ? Non ? Hmmm…», ou encore « On a des réducs avec le concurrent de SAP qui est prêt à nous faire un don de licences, sympa, non ? » Le SAPeur d’ERP, lorsqu’il a fini sa mission, peut toujours se reconvertir comme agent d’ambiance pour réunions projets.

Leader de pignon. Le DSI a une mission essentielle : convaincre les utilisateurs et les directions métiers des bienfaits de son action. Pas facile… D’où l’intérêt de recruter un leader de pignon, qui se place au croisement de deux couloirs, ou, s’il fait beau, contre le mur de la cantine, pour prêcher la bonne parole. L’effet positif est renforcé si le leader de pignon harangue les utilisateurs perché sur un petit tabouret.