RGPD, vous n’avez encore rien vu : tout sur les projets secrets de Bruxelles

Cela fait maintenant que le RGPD (Règlement Général pour la Protection des Données Personnelles) est en vigueur. Si vous ne le saviez pas, revenez vite de votre île déserte et mettez-vous au boulot ! Après le RGPD, l’union européenne nous concocte d’autres réjouissances règlementaires.

La rédaction de Laberration s’est procuré, en exclusivité pour vous (ne nous demandez pas comment…), le dernier document de travail pondu par les juristes de Bruxelles et qui aura force de loi à partir de juin 2025. Autant dire demain… Afin que vous ne soyez pas pris au dépourvu, je vous révèle les quinze textes avec lesquels il faudra obligatoirement être en conformité. Bon courage, car la tâche s’annonce encore plus rude que pour le RGPD.

PRDG (Principes Rationnels de Développement Généralisables) : il faudra appliquer systématiquement les bonnes pratiques de management de projets, connues depuis longtemps mais que bien peu appliquent. Ce qui a énervé les technocrates de la commission européenne…

DRGP (Dépassements Réduits des Générations de Projets) : un taux maximum de dépassement sera institué, à l’image des 3 % pour les déficits des Etats.

RGPD (Règles de Gaité du Personnel Détaché) : applicables à l’externalisation, il sera interdit aux salariés repris par un prestataire de faire la gueule, ils devront être positifs et enthousiastes à au moins 75 %, sinon l’entreprise qui externalise devra payer des pénalités de 4 % de son chiffre d’affaires ou jusqu’à 20 millions d’euros.

RGDP (Réduction de la Gabegie avec DevOps dans la Production) : l’approche DevOps deviendra obligatoire pour les DSI de plus de 100 personnes.

DGRP (Départ des Glandeurs pour Réduire le Personnel) : pour améliorer la productivité, la proportion de collaborateurs peu motivés pour travailler ne devra pas dépasser 15 %.

PGRD (Préceptes Généraux de Réouverture des Dossiers) : il sera obligatoire de réexaminer régulièrement les anciens Business Cases pour identifier ce qui a conduit à l’échec des projets.

GDRP (Grandeurs des Dérapages Récurrents dans la Planification) : on ne pourra plus faire traîner les délais dans la planification des livrables. Dommage, c’est quelquefois très utile…

RGDPbis (Règlement Garanti Dépourvu de Pertinence) : les DSI devront se conformer sans discuter à toutes les directives élaborées par leurs directions générales, même si elles ne servent à rien, sont obsolètes, incohérentes et s’ils ne sont pas d’accord. Ce texte est le résultat d’un lobbying forcené des chefs d’entreprise, inquiets de ne plus être écoutés par leurs managers…

RDPG (Réactivité face aux Dégâts Potentiellement Graves) : en matière de sécurité, toutes les mesures devront être prises pour limiter les dégâts. Sinon ? Sinon, rien, en fait… Aucune sanction n’est prévue.

PGRDbis (Problèmes Généralement Rarement Détectés) : une base de données européenne de tous les problèmes d’exploitation et de production répertoriés sera créée et partagée entre toutes les entreprises. Il sera obligatoire de l’alimenter en informations.

RPGD (Réversibilité Pour Garantir la Disponibilité) : les fournisseurs devront s’engager à restituer en moins de 72 heures toutes les données de leurs clients. Des fois que certains l’auraient oublié…

PDGR (Panoplie de Débogage des Générations de Releases) : toutes les équipes de tests des logiciels et des applications devront posséder une trousse de secours et un gilet jaune avant toute intervention sur un environnement de production.

RDGP (Réduction de la Dépendance face aux Gourmands Prestataires) : un fournisseur ne devra pas capter plus de 15 % d’un budget. Au-delà il devra s’engager à rendre l’argent et à continuer à travailler quand même. On en connait certains qui vont faire la gueule…

GPRD (Gouvernance Pour Rassurer les Dirigeants) : les managers devront apprendre par cœur tous les éléments de langage pour leurs dirigeants, de manière à ce que ceux-ci ne soient plus angoissés dès qu’on leur parlera de transformation digitale, d’expérience client, de responsabilité sociale et environnementale ou de cybersécurité. Un examen obligatoire validera les capacités des managers à parler de manière cohérente à leurs DG.

PRDGbis (Portabilité des Robots et des Data Garantie) : avec l’intelligence artificielle, les concepteurs d’algorithmes seront obligés de standardiser leurs créations, selon le principe institué par le Général de Goal, qui n’avait qu’un but dans la vie : faire en sorte que « les robots parlent aux robots ».

Image par Tumisu, Pixabay