À chaque fois que je traîne dans les conférences, les réunions de DSI et autres symposiums, je rencontre un certain nombre de collègues à qui, lorsque je demande comment ils se portent et si, pour eux, l’année 2014 démarre bien, me répondent généralement avec un grand soupir : « Ben non, je viens de me faire virer. » Je n’ai pas tenu mes statistiques, mais on n’est pas loin de l’hécatombe. Et dans le mot « hécatombe », il y a tombe…
A la seconde question : « Pourquoi tu t’es fait virer, tu as raté quelque chose ? » La plupart du temps, ils n’ont rien raté. « C’est juste que mon boss avait envie de changement. » Probablement avant de se faire virer à son tour. Et à la troisième question : « Et maintenant, qu’est-ce que tu vas faire ? », c’est là qu’il leur est difficile de répondre. « Heu… consultant, peut-être, ou manager de transition. Ou chez un fournisseur, ils ont encore de l’argent pour se payer des profils comme nous afin de faciliter leurs relations avec leurs prospects. »
C’est une vraie question : que fait-on quand on est viré sans qu’il y ait eu de signes avant-coureurs ? Il y a plusieurs possibilités, entre se la couler douce en attendant la retraite avec les indemnités de Pôle Emploi et la reconversion totale comme éleveur de chèvres (pour ceux qui ont eu des moutons comme utilisateurs, des requins comme patrons et des bœufs parmi leurs clients internes, ça sera évidemment plus aisé). En ce qui me concerne, je n’ai pas encore songé à l’éventualité de me faire débarquer. Mais on ne sait jamais. J’ai donc mené un intense travail de réflexion sur les scénarios possibles. Je vous livre le résultat de mes cogitations.
Tableau de quand je vais me faire virer j’en aurais besoin | |||
Avantages, y’en a | Inconvénients, quand même | Check-list pour être équipé | |
Rester chômeur | Temps libre pour lire des livres sur le dur métier de DSI | Votre téléphone ne sonnera plus et il n’y aura plus que des spams dans votre boîte mails | S’abonner à une chaîne de télévision sportive |
Changer d’employeur dans le même secteur | Inutile d’assimiler les spécificités métiers, vous les connaissez déjà ! | Votre réputation va vous précéder. Si vos nouveaux collègues sont pliés de rire en vous voyant ou sombrent dans une dépression chronique, c’est mauvais signe pour votre carrière | Quelques dossiers compromettants sur vos anciens collègues. Ça peut toujours servir. Demander une copie à l’administrateur système, il les a déjà |
Changer d’employeur dans un autre secteur | Si vous n’êtes pas compétent, personne ne le saura. Du moins au début ! | Vous allez gérer le chaos probablement laissé par votre prédécesseur | Le bestseller : « Comment ne pas se faire avoir par son nouveau boss » (Editions Jetelavaibiendi) |
Travailler chez un fournisseur | Une bonne rallonge sur la paie. | Le fiscal quarter sera votre nouvel ami | Un détartrage pour avoir les dents blanches |
Devenir consultant | Vous pouvez devenir un gourou en moins de trois mois, même en n’y connaissant rien | Même le temps passé à la machine à café devra être facturé, ça change, hein ? | Penser à acheter des chaussures à bouts pointus |
Changer de métier | Vous n’aurez plus à supporter certains collègues ou collaborateurs. Veinards | Il faut aimer l’élevage de chèvres | Une boîte de Tranxène 5000 si vous partez à la campagne pour faire un break. Sinon, le 50 suffit |
Source : ça coule de… |