Je suis sûr que, dans votre entreprise, vous avez remarqué un phénomène que l’on observe depuis longtemps à Hollywood. Quel rapport, me direz-vous, entre votre terne quotidien de manager et les paillettes du temple du cinéma mondial ?
Il est simple et peut être résumé par le principe suivant : « Un acteur de série B recrutera un acteur de série C qui recrutera… etc, jusqu’à la série Z. »
La série Z étant, rappelons-le, le pire du pire de tous les navets cinématographiques ! Si vous remplacez le mot « acteur » par le mot « manager », n’avez-vous pas l’impression que, dans nos organisations, il en va de même ? Je ne parle pas de la DSI où votre clairvoyance vous évite ce genre d’impairs (recruter des bras cassés pour paraître plus intelligent qu’eux et asseoir votre pouvoir managérial).
Mais, à la direction générale et dans les métiers, on doit, hélas, pouvoir trouver trace de ce phénomène… Le principe, que l’on retrouve décrit dans tous les bons ouvrages de management, selon lequel un individu de talent recrutera toujours meilleur que lui pour créer un cercle vertueux de performance ne semble, hélas, guère appliqué dans nos entreprises. C’est même plutôt l’inverse !
Je suis sûr que si vous cherchez bien, vous trouverez, à l’étage de la direction générale, un DG adjoint qui n’a pas le niveau. Voire même plusieurs, puisque les médiocres vont recruter d’autres médiocres pour ne pas passer pour des idiots… Ou, pour être politiquement correct et s’inspirer de la terminologie applicable aux pays-sous-développé : « pour des managers en voie de développement de leurs compétences », sachant que certains partent de très loin…
De même, dans les directions métiers, vous identifierez certainement des managers dont on se demande comment ils sont arrivés à un tel poste tant ils sont nuls. Comme le disait le célèbre penseur-psychiatre chinois Yâ Ki LaTsou, spécialiste de l’analyse des cellules concéreuses et de la découverte des talents en milieu hostile : « Quand on est con sur les bords, c’est souvent, malgré les apparences, que le milieu est aussi atteint. »
Le terme écosystème est très souvent employé, y compris dans Best Practices. Tant mieux, cela montre les interactions, dans le monde des technologies de l’information entre les clients, les fournisseurs, les partenaires, les salariés, les sous-traitants… Cela reflète évidemment la réalité. En revanche, on parle beaucoup moins de l’éconsystème, qui reflète le fait que les médiocres recrutent plus médiocres qu’eux pour faire bonne figure.
À la différence de l’écosystème, le vrai, l’éconsystème ne se voit pas dans les entreprises, bien qu’il soit beaucoup plus étendu. Il se devine. On en parle à mots couverts et il vaut mieux, vu la mentalité de ceux qui le peuple… On susurre dans les couloirs le nom de ceux qui en font partie… On chuchote, dans les open spaces, les « exploits » des meilleurs … On suppute son extension à d’autres catégories de collaborateurs jusqu’alors préservés par une carapace de bon sens…
Cela dit, gardons une vision optimiste : à force de s’étendre, l’éconsystème peut devenir une réelle source de revenu pour doper nos budgets faméliques. Il suffirait en effet de créer une écontaxe, prélevée grâce à des porTIC dédiés. En évitant qu’ils soient endommagés par une horde de bonnets d’âne rouges…