MODE BIG BANG : Désintégrateur d’intégration
À force d’intégrer avec des intégrateurs, on ne sait plus qui a fait quoi et ce qui a été intégré. Les DSI se retrouvent avec un SI tellement intégré qu’il est impossible de le faire maigrir sans occasionner des dégâts irréversibles, tels que lésions des interfaces, atrophie du cœur de métier, trouble de la vision stratégique, paralysie du réseau d’API, mort subite du réseau…
Le désintégrateur d’intégration détricote les interfaces de manière à ce que le DSI puisse enfin identifier les liens entre les applications.
LIGNE DROITE : Égaliseur de niveaux de management
Ah, les organigrammes, que ferait-on sans eux ! Les chefs-DSI ne sauraient pas qu’ils sont vraiment chefs et les subalternes de la prod’ ne sauraient pas qu’ils sont considérés comme des moins que rien. Quant aux managers intermédiaires-directeurs des études, ils ne sauraient jamais qu’ils n’ont aucune chance de devenir chef-DSI à la place du chef-DSI. L’égaliseur des niveaux de management intervient pour faire croire à chacun qu’il peut accéder au poste d’un autre.
TROIS SUISSES REDOUTÉS : Feuilleteur de catalogue de services
Depuis que la mode s’est répandue, les catalogues de services fleurissent dans les DSI. Et ils sont de plus en plus épais. L’utilisateur ne peut donc plus s’y retrouver facilement, à moins d’accepter de perdre un temps précieux. D’où l’intérêt du feuilleteur de catalogue de services, qui parcourt les bureaux d’une organisation afin d’aider les utilisateurs à faire leur choix.
COMPLÈTEMENT BORNÉ : Géomètre des périmètres métiers
Plus les projets deviennent stratégiques, plus ils sont alignés sur les stratégies métier et plus il est essentiel de bien définir les périmètres concernés. Tout débordement entraîne des surcoûts qu’il est difficile de justifier. Le géomètre des périmètres métiers trouve son utilité pour que personne ne dépasse les bornes.
EMPLOI CHAMPÊTRE : Garde-chasse des domaines fonctionnels
Les métiers n’aiment pas payer pour les autres. Pourtant, le braconnage de fonctionnalités est monnaie courante. La DSI a beau expliquer que la réutilisation est source d’économies, certains métiers prennent ombrage de devoir partager ce qu’ils ont payé, parfois fort cher. D’où la tentation, pour les DSI qui ne veulent pas se fâcher avec leurs clients internes, de recruter des gardes-chasse des domaines fonctionnels, dont la mission consiste à empêcher la pêche aux bonnes idées et le braconnage de cahier des charges en dehors des périodes d’ouverture de la chasse aux projets.
JOUEUR COMPULSIF : Légoteur de cubes décisionnels
Rien de tel que l’empilement des cubes décisionnels pour complexifier la prise de décision. C’est en multipliant les cubes décisionnels que la Business Intelligence se transforme vite en Business Bêtise… Mais tout n’est pas perdu, car le légoteur de cubes décisionnels sait comment les articuler pour conserver une cohérence. S’il n’y parvient pas, le DSI pourra toujours, pour se venger, lui faire une tête au carré, armé d’un Rubik’s cube…
MUR PORTEUR : Lotisseur d’architectures partagées
L’urbanisation, c’est l’avenir, mais il faut éviter qu’elle ne devienne anarchique : une DSI, ce n’est pas le Far-West ! Dès que des architectures sont partagées, certains ont la tentation de s’arroger, plus que d’autres, de la puissance de calcul ou des fonctionnalités supplémentaires. Le lotisseur a pour mission d’élaborer un POS (Plan d’Obligation de Services), d’attribuer des surfaces fonctionnelles, de délimiter les périmètres métier, de vérifier l’implantation des datacenters, d’estimer la valeur business. À noter qu’il est inutile qu’un DSI borné recrute un lotisseur d’architectures partagées.
PUPILLE DE LA NATION : Ophtalmologiste de vision stratégique
« Un DSI qui voit loin ne sera jamais mis en orbite », disait Ray Charles dans sa célèbre chanson « Governance on my mind ». Pour manager un système d’information, il faut une vision stratégique, mais beaucoup de DSI ne l’ont pas, ou n’ont pas le temps de jeter un œil aux recommandations des consultants à qui ils ont fait appel pour y voir plus clair. L’ophtalmologiste de vision stratégique est là pour que les DSI voient mieux et évitent la DMLA (Dégénérescence du Management Liée à l’Approximation).