C’est bientôt la saison des prédictions en tous genres que nous concoctent les petits et grands cabinets d’études, éminents analystes et autres gourous autoproclamés. Je me suis, moi aussi, attelé à cet exercice difficile. Je vous livre, en exclusivité mondiale, mes prévisions. Selon la formule consacrée : « Ça vaut ce que ça vaut, mais ça vaut toujours autant que ce que valent les prévisions de ceux qui se prennent au sérieux pour se faire valoir. »
Un point c’est tout – Ça sera la première fois que l’on testera l’écriture inclusive dans le cahier des charges. Certes, on n’y comprendra plus rien, mais en fait, cela ne changera pas grand-chose…
Barrière à l’entrée – On verra les premiers entrants sur un marché devenir les premiers entrés, car ils auront fermé la porte derrière eux.
Permis de construire – Pour la première fois, dans le carré magique du cabinet Gare-à-tes-nerfs, la case en haut à droite qui regroupe tous les leaders du marché sera déclarée en état de catastrophe marketing, car surpeuplée, à tel point que le cabinet qui fait autorité envisagera une extension en créant une terrasse pour ceux qui veulent surplomber le marché.
Miam-Miam – Le premier DSI pique-assiette rentrera dans le livre Guinness des Records de la participation à des événements IT uniquement pour s’empiffrer de petits fours.
Oscar – Le premier collectionneur de livres blancs sur le RGPD sera récompensé lors d’une cérémonie à la CNIL.
Maladie incurable – Le consultant schizophrène qui avait fait appel à lui-même pour définir sa stratégie restera interné dans un établissement psychiatrique spécialisé.
Chaud et froid – Une étude révèlera que 87,9 % des informaticiens qui travaillent dans une entreprise où il fait bon vivre s’ennuient à mourir.
Tout augmente – Les silos, qui étaient déjà devenus sept en 2017, seront 8 en 2018.
Super Size Me – Le premier informaticien qui a avalé un micro-processeur sera admis à l’hôpital pour avoir doublé de poids tous les dix-huit mois.
Couic – Pour la première fois, en 2018, une DSI recrutera un bourreau diplômé pour, enfin, exécuter du code de façon professionnelle.
XXX – On ne dénombrera toujours aucun cas de harcèlement sexuel dans un datacenter. On cherche toujours pourquoi…
Casse-cou – Le chef de projet qui a tenté un déploiement à grande échelle d’une application flambant neuve en mode pompier sera toujours dans le plâtre.
Liberté, égalité – Au nom de l’égalité homme-femme, le Machine Learning pourra également s’appeler le Machin Learning, quand on ne connait pas le nom de celui qui apprend.
Progrès – Le premier robot DSI sera installé dans une grande entreprise du CAC40, mais sera débranché un mois plus tard pour avoir voulu aligner sa rémunération sur sa vraie charge de travail, ce qui aurait conduit à décupler son salaire.
Confraternité – Le premier con absolument parfait sera créé grâce à l’application du procédé révolutionnaire « Connerie by Design » ® © tm.
Crossfit – Pour la première fois, un ancien haltérophile créateur de start-up n’aura pas réussi à lever des fonds.
Frankenstein – Une étude de l’OMS (Organisation du Management Sacrifié) révèlera que 85,8 % des DSI font des cauchemars en s’imaginant réincarnés en Chief Digital Officer.
Lecture – Le CONAR (Center Of New Advanced Research) publiera sa nouvelle évaluation de la proportion de livres blancs inutiles produits par les fournisseurs : 45678,5432 tonnes, dont 90 % sont, hélas non recyclables.
Scalabilité – L’inventeur de la Xeroconnerie, technologie disruptive qui permet de reproduire les cons à l’identique, fêtera son premier milliard de clients, presque toutes les entreprises étant équipées de cette innovation.
Happy hours – Du fait du réel engouement pour l’Open Innovation, 49 % des entreprises songeront à rebaptiser leur département R&D en « Récréation & Détente ».
Recherche expérimentale – Une étude menée auprès de professionnels de la fonction finance conclura qu’il sera enfin possible qu’un simple crétin doublé d’un idiot puisse se transformer en triple con.
Procrastination – 100 % des DSI qui, le 31 décembre, auront la ferme intention de « prendre leur courage à demain » attendront l’année suivante.
Aventuriers – 97 % des DSI qui ont l’impression d’évoluer en terre inconnue préfèreront évoluer en terrain connu.
Nuit polaire – 45 % des DSI qui voulaient bien tenir les rênes pour donner un élan à leur carrière seront mutés en Finlande.