La presse nous rapporte qu’une fermière britannique a eu une idée originale : proposer de prêter ses chèvres pour des apparitions dans des visioconférences en ligne sur Zoom, pour la modique somme de 5,6 euros. « Ce service initialement proposé comme une plaisanterie remporte un succès mondial qui a permis à la ferme de gagner plus de 50 000 livres », nous expliquent les médias qui ont relayé l’information.
Voilà une excellente idée pour renflouer les budgets de la DSI, mis à mal par le Covid, autre bestiole qui s’est invitée elle aussi dans les réunions Zoom. Compte tenu de la fréquence et de la durée des réunions à distance auxquelles nous sommes contraints de participer et de l’intérêt très inégal des discussions, je suggère d’introduire un peu de fantaisie avec des animaux. Mais il sera inutile d’aller bien loin, à la campagne ou dans la savane, pour trouver un cheptel à mobiliser. Je n’ai même pas besoin de recourir à de vrais animaux. En effet, dans mon entreprise Moudlab & Flouze Industries, nous avons ce qu’il faut pour mettre de l’ambiance. Ainsi, j’imagine très bien nos prochaines réunions Zoom avec le casting suivant :
- Les blaireaux de la DRH. Rappelons que les blaireaux ont une mauvaise vue, mais une ouïe fine et surtout un très bon odorat. Tout comme à la DRH, qui manque de vision stratégique, entend tous les ragots et n’a pas son pareil pour sentir le vent tourner à la direction générale.
- Les bœufs des services généraux, qui ont, comme leurs congénères du monde animal, une importante force de traction, mais dans le mauvais sens, histoire de ralentir les activités de tout le monde.
- Les veaux de la logistique, qu’il faut sevrer de temps en temps, sinon ils sont capables de nous faire investir dans un système d’information qui livrera nos clients avant même qu’ils aient commandé !
- Les ânes de la direction juridique qui, comme leur nom l’indique, sont relativement têtus dès qu’il faut leur expliquer que le principe de précaution n’est pas toujours de mise. Ils vont bientôt nous inventer l’obligation de signer des contrats de 50 pages dès qu’on rencontrera un consultant juste pour discuter ou prendre un café (quand on pourra…).
- Les rats de la finance, qui pullulent pour trouver de quoi grignoter nos budgets, à l’image de leurs collègues du monde animal qui errent dans les rues de Paris à la recherche de leur pitance quotidienne.
- Les chimpanzés du marketing. Dans les tribus de chimpanzés, c’est le mâle qui domine, souvent de manière violente. Chez nous aussi, mais on n’a toujours pas mis le chef en cage pour qu’il cesse de gesticuler…
- Les moutons utilisateurs. Beaucoup de participants à des réunions Zoom sont juste là parce qu’on leur a demandé, mais ne s’intéressent en rien à ce qui se dit, se contentant d’approuver les décisions. Il sera toujours temps de les contourner plus tard.
- Les poules et les dindes de la comm’. On sait que les volailles sont des animaux très sociables qui adorent vivre en groupe et qui communiquent entre elles grâce à différentes vocalises. Toute ressemblance…
- Les faucons de la direction générale, réputés pour fondre sur leur proie en piqué et la mettre hors d’état de nuire. Heureusement, on peut les apprivoiser. Ça s’appelle de la fauconnerie. Et comme disent les professionnels : « Dans fauconnerie, il y a « fau »… ».
- Les perroquets du secrétariat général, dont la faculté d’imitation n’est plus à démontrer. Si notre secrétaire général est surnommé « La voix de son maître », ce n’est pas pour rien !
- Les chacals de la direction commerciale. Rappelons que le chacal est « adaptable et opportuniste. Il marque et surveille son territoire. » C’est un carnivore de commissions, un bouffeur de marges, un dévoreur de conditions générales de ventes et un avaleur de sprints de négociation.
- Les hyènes des syndicats. L’encyclopédie Wikipédia nous apprend que la hyène se caractérise par « sa capacité d’adaptation et son opportunisme, c’est avant tout un chasseur, mais c’est aussi un charognard capable de manger et de digérer des os, de la peau et des restes d’animaux. » Je n’irais pas jusqu’à dire que nos représentants syndicaux, Joseph Inebecker, de la FUC (Fédération Unitaire Confédérale) et Henri Caumassiasse, du SOT (Syndicat des Ouvriers et Travailleurs) y ressemblent, mais on aimerait qu’ils aillent hiberner dans le désert.
Je vous laisse imaginer où sont les thons, les perdreaux de l’année, les pigeons, les dingos, les paresseux et les porcs… Vous en avez sûrement autour de vous ! Pour représenter la DSI dans les réunions Zoom, on pourra choisir des renards. Parce que nous sommes les plus rusés et, à la fin, c’est toujours la DSI qui gagne !