Je sacrifie à l’usage en vigueur chez tous les enseignants lors de la rentrée des classes. Je me présente : Gaspard Bonic, professeur de physique-chimie, actuellement en poste au collège des Myosotis de Vatexibé-sur-Seine, commune de la banlieue Ouest de Paris. J’ai la lourde responsabilité d’enseigner à des élèves de cinq classes de troisième. Une classe importante pour moi comme pour les élèves : je dois les préparer au brevet des collèges, et eux doivent le réussir.
Cette contribution, je l’ai voulue dès ma première affectation, à la sortie de l’IUFM. Pour raconter mon expérience. C’est en effet ce qui m’a manqué le plus durant ma formation et même avant celle-ci : le partage du vécu quotidien des enseignants. On pourra lire tous les ouvrages de pédagogie du monde, parcourir tous les guides pratiques écrits par des auteurs de bonne volonté, ingurgiter toutes les circulaires ministérielles, rien ne remplacera les témoignages du terrain.
Prof ? Pour moi, c’est une vocation depuis mes études au lycée. C’est normal car je considérais, et je considère encore aujourd’hui, que c’est le plus beau métier du monde. Pourtant, beaucoup ne voudraient jamais l’exercer : trop difficile, trop stressant, trop ingrat, entend-on. Pour d’autres, une minorité heureusement, nous sommes des planqués avec nos dix-huit heures de cours par semaine et nos vacances à rallonge. Qu’importe, la vérité finira par triompher. Il est vrai que le métier est souvent difficile, régulièrement stressant et quelquefois ingrat, lorsque nos talents ne sont reconnus ni par les élèves, ni par leurs parents, ni par les cadres de l’Éducation nationale. Mais quel métier ne l’est pas ?
Chacune des classes du collège des Myosotis de Vatexibé-sur-Seine est affublée d’une couleur, pour les distinguer. J’ai choisi, pour cet ouvrage, de me concentrer sur ma classe troisième verte. Non pas qu’elle se distingue particulièrement, mais on y trouve un échantillon très représentatif de situations auxquelles nous avons à faire face, ainsi qu’une diversité dans les comportements des élèves.
Je souhaite que mes contributions soient, pour tous mes collègues enseignants, quelle que soit leur discipline, un véritable guide au quotidien.
Ces textes n’auraient pas vu le jour sans l’aide, souvent involontaire, de tous ceux qui m’accompagnent au quotidien : mes élèves, qu’ils soient assidus, limite surdoués, cancres irrécupérables ou dans une honorable moyenne ; mes collègues ; le personnel non enseignant du collège des Myosotis ainsi que ses cadres.
Merci donc à Pascale Culat-Tryce, prof de mathématiques, Édouard Deycaud, prof d’arts plastiques, Rémi Solsideau, prof de musique, Valentin Bonjariv, prof de sport, Héléna Beauléon, prof d’histoire-géo, Jean Cerdan-Lengrenage, prof de technologie, Alain Phaucyte, prof de biologie, Victor Taugrafe, prof de français et Jean Siyoussoun, prof d’anglais, sans oublier Josette Trouet, chef de l’école primaire et Clarisse Hauteau, professeur des écoles dans l’établissement qui jouxte le collège des Myosotis et pour qui j’ai une tendresse particulière.
Merci également à mes élèves, que je ne peux citer tous ici, mais dont certains ont été particulièrement inventifs pour me fournir de la matière : Charlotte Allard-Mauriken, Prudence Avélélou, Pascal Danlécote, Géraldine Deuhor, Enguerrand Dognon, Julien Hypertex, Éva Lechourré, Pierre-Jean Méhune, Gérard Manmal, Flavie Tavi, Elie Cauptère, Vincent Poursan et Thibaud Tussey.