Les DSI ne sont jamais à l’honneur dans les émissions de télé réalité ! Mais les chaînes pourraient utilement renouveler leurs programmes, avec de la DSI-réalité.
Les DSI marseillais à Dubaï
Le pitch : les adhérents d’un club de DSI de la cité phocéenne sont enfermés dans une luxueuse villa. La production a pris soin de mélanger différents profils qui, évidemment, vont se « clasher » toute la journée. On y rencontre un DSI accro à l’open source, un RSSI autiste, un directeur technique qui ne parle qu’en jargon, un DSI dépressif tant il s’est interrogé sur son avenir et un autre qui ne pense qu’à ses points de retraite. Sans oublier quelques geeks, apprentis DSI représentatifs de la génération Z.
Mon avis : ambiance assurée dans cette émission. Il n’y a d’ailleurs eu qu’un seul épisode : ils ont tous été éliminés à l’unanimité par le public.
Mariés au premier regard
Le pitch : un DSI et un chief digital officer qui se rencontrent le jour même où ils doivent mener un projet de transformation digitale, devant le DG qui officialise leur union. Dans les saisons précédentes, c’étaient des DAF et des DSI qui devaient travailler ensemble.
Mon avis : la plupart des candidats n’ont pas pu cohabiter plus d’une semaine, certains en sont même venus aux mains. Quant aux DSI qui ont réussi à passer le cap, ils sont tous devenus contrôleurs de gestion, victimes du syndrome de Stockholm… Auparavant, trois experts ont validé la compatibilité, à partir de tests scientifiques (mais personne n’a pensé à vérifier la compatibilité des experts…).
La DSI des cœurs brisés
Le pitch : plusieurs DSI ayant affronté des situations de déceptions professionnelles se regroupent dans un luxueux datacenter. Chaque semaine, un coach leur propose des rendez-vous avec des prétendants pour les aider à résoudre leurs problématiques.
Mon avis : la plupart des DSI qui participent à cette émission ressortent encore plus dépressifs qu’avant, après s’être aperçus que les prétendants censés les sauver viennent des mêmes cabinets de conseil qui les ont conduit au naufrage…
Ninja Warrior : le parcours des héros
Le pitch : dans un parcours semé d’embûches, les DSI doivent franchir chaque obstacle en évitant de tomber dans un trou budgétaire infesté de requins de la finance, prêts à les dévorer. Ils doivent enclencher un buzzer digital en un minimum de temps. Toute erreur est éliminatoire, il est impossible de tenter une seconde fois de franchir le même obstacle.
Mon avis : les épreuves que je préfère sont celle de l’escalade du mur de la dette technique, qui donne vraiment des frissons et celle de la Tour des Héros, où les candidats doivent grimper sur une ligne budgétaire de dix mètres de haut en moins de quarante secondes.
Le DSI a un incroyable talent
Le pitch : des DSI défilent devant un jury composé de DAF, DRH, directeurs marketing et DG pour démontrer tous leurs talents.
Mon avis : on s’aperçoit très vite que tous les DSI ont des talents insoupçonnés. Entre les acrobates du budget, les transformistes digitaux, les jongleurs de comptabilité analytique, les illusionnistes de la création de valeur, les dompteurs de génération Y et les clowns dérideurs de comités de direction, la diversité s’exprime à plein !
DSI Incognito
Le pitch : un DSI s’immerge dans une direction métier, déguisé en simple utilisateur, pour observer l’envers du décor et mieux comprendre comment sont perçues les actions de la DSI.
Mon avis : à voir pour constater les ravages de l’exercice : l’optimisme du DSI incognito lorsqu’il quitte son bureau contraste avec la profonde dépression qu’il subit après deux semaines d’immersion dans une direction métier. Devant le taux anormalement élevé de démissions de DSI candidats, l’émission a été déprogrammée.
Top Chef digital officer
Le pitch : des DSI doivent se transformer en chief digital officer. Le jury désignera celui qui aura présenté la meilleure recette pour y parvenir. Ils devront réussir plusieurs épreuves : l’ingrédient imposé (un chef de projet complètement crétin), la boîte mystère (contenant un billet de dix euros à consacrer à l’innovation), le test visuel (parmi une série de slides, ils doivent distinguer ceux provenant du cabinet de conseil écossais Mac-QuiSait et ceux de Gare-à-tes-Nerfs), sans oublier l’épreuve du dressage, dans laquelle les candidats doivent amadouer un DAF insipide.
Mon avis : les candidats doivent aller vite, sinon ils se font souffler leur poste par un stagiaire issu d’une école de commerce. Une émission à voir pour ses moments dramatiques, lorsque beaucoup de candidats craquent, se demandant à quoi peut bien servir un « chief digital officer ».
Image par David Mark de Pixabay