On ne rappellera jamais les consignes de prudence, à l’heure où la vague des entreprises data driven déferlent sur le paysage économique. « Le risque est que cette vague s’infiltre partout et, sans que personne ne s’en aperçoivent, remplisse les fossés numériques qui se sont créés depuis de nombreuses années », explique Howard Parterre, data-archéologue qui étudie les couches de données applicatives.
D’où des accidents : ainsi, Renaud Monospasse, un jeune data scientist, pourtant averti des dangers de s’aventurer dans les profondeurs des fossés numériques et du risque d’aller à l’encontre des courants stratégiques, a entrepris de combler le fossé numérique qu’il a découvert dans son entreprise, Moudelab & Flouze Industries. « La direction générale avait lu dans le quotidien Les Echos de la Tribune des Challenges qu’il devenait urgent de combler les fossés numériques. Hélas, il a voulu aller trop vite », explique Howard Parterre Renaud Monospasse est ainsi mort noyé dans le data lake qui s’était formé et dans lequel il n’a pu se sortir, tant les flux de données étaient puissants, les courants stratégiques contraires très violents et le manque de vision était flagrant.
A cela s’est ajoutée la mauvaise qualité des données, qui ont aggravé l’étouffement de Renaud Monospasse et le fait qu’il a été assommé par un bloc de données non structurées qui s’est détaché d’un processus bancal, mal consolidé. « Il a nagé alors qu’il n’avait pas pied et avait oublié de déclencher le processus PIED (Programme Informatique d’Extraction des Données) qui lui aurait probablement sauvé la vie », déplore Howard Parterre, pour qui ce sont toujours ceux qui ont creusé un fossé numérique qui doivent le combler.