Les dix expressions à ne jamais prononcer devant votre DG

Votre DG est sûrement susceptible, sinon il n’occuperait pas ce poste. En tant que DSI, vous avez plus ou moins de relations avec lui. Si vous en avez peu, c’est mauvais signe, il est indifférent à ce que vous faites.

Si vous en avez régulièrement, c’est également mauvais signe, parce qu’un jour ou l’autre, si ce n’est pas encore le cas, il vous mettra la pression. Si l’on retient l’hypothèse forte que votre DG est susceptible, il est des idées, des opinions ou des questions qu’il ne faut jamais (JAMAIS) formuler. Mais c’est vous qui voyez…

1. Notre dernière application a été réalisée avec les toutes dernières technologies, c’est normal que cela ne fonctionne pas !

Comme dit le proverbe de l’illustre penseur chinois Koop Tê Kou, spécialiste mondial en mystification par les technologies (il a créé plusieurs start-up qui ont fait faillite, c’est dire s’il est expert) : « On peut tromper une fois mille utilisateurs, mais on ne peut pas tromper mille fois un DG, et même une seule fois c’est risqué ! »

2. Je refuse toute idée d’infogérance… c’est un principe pour moi !

C’est bien d’avoir des principes, mais comme disait Clint WestBois (alias Eastwood) dans « Le Bon, la Brute et le Truand » (adapté en français sous le titre : « Le DSI, le DRH et le DAF ») : « Dans la vie, il y a ceux qui creusent et ceux qui ont un flingue… Toi, DSI, tu creuses ! »

3. Occupez-vous de la stratégie, moi je m’occupe de l’informatique… à chacun son métier !

Excellente remarque, à conseiller sans modération à tous ceux qui veulent aller se faire outsourcer chez un prestataire à terre….

4. Notre SI est parfaitement sécurisé… vous pouvez me croire !

C’est le genre de pari stupide qu’il ne vaut mieux pas tenter. Vous êtes sûr de perdre ! D’après les meilleurs experts en probabilités, même la roulette russe vous laissera plus de chances de sauver votre peau.

5. C’est plus compliqué que ça ! Ce n’est pas possible techniquement… et en technique, avouez que vous n’y connaissez rien !

Vous êtes expert et vous le revendiquez, en voilà une bien noble attitude ! Mais faire passer votre DG pour un nul ne s’improvise pas… Pensez à garder quelques dossiers pour le jour où un expert meilleur que vous sera nommé pour occuper votre bureau.

6. Notre système d’information est-il complexe ? Je ne sais pas… Je suppose que oui !

Et vous pouvez ajouter, sans rire : « Je vais me renseigner auprès de mes équipes. » Vous pourrez réunir une commission de travail pour étudier le degré de complexité. Qui aura de toute façon évolué, dans la mauvaise direction. Y compris pour vous.

7. Quand vais-je intégrer le Codir ? Vous me devez bien ça !

Demandez-vous plutôt pourquoi cela n’est pas le cas. Soit vos talents sont méconnus, ce que je vous souhaite, soit vous passez en interne pour un looser. Dans ce cas, vous n’êtes pas près de poser votre postérieur dans les douillets fauteuils de la salle du Codir…

8. Un délai de douze mois pour réaliser un projet, c’est un minimum pour bien travailler !!!

Vous aimez le travail bien fait, c’est tout à votre honneur. Méfiez-vous quand même des directions métiers qui vont trouver un prestataire en mode SaaS qui réalisera un projet répondant aux mêmes besoins en douze heures chrono.

9. Je ne sais absolument pas comment ce projet SI va impacter les clients de notre entreprise… !

Ce genre de remarque aura une conséquence inévitable : vous allez vous faire aligner… mais dans le mauvais sens du terme !

10. J’ai absolument besoin d’obtenir une rallonge de 5 % sur le budget de la DSI pour suivre l’évolution de nos coûts !

Tout augmente… Il n’y a pas de raison, en effet, que votre budget ne suive pas l’évolution de vos coûts. C’est un signe incontestable de prospérité. Tant que vous y êtes, essayez de demander 10 % de rallonge. On ne sait jamais… Chiche ?