Les métiers improbables mais néanmoins indispensables de la DSI – 10

Adaptateur de prise de décision.
On dit souvent que le système d’information, c’est l’électricité qui alimente la performance de l’entreprise. Hélas, tout comme les différences de prises électriques entre l’Europe et les États-Unis, rien n’est standard, il faut un adaptateur. Pour les systèmes d’information, c’est le même principe, notamment pour que les prises de décisions des DSI puissent circuler d’un continent à un autre. Surtout qu’il y a des utilisateurs qui raisonnent en 110 volts (Vouloir Oublier Les Technologies Sérieuses) et d’autres en 220. Quant à ceux qui sont monophasés des neurones, ils sont irrécupérables…

Regonfleur de fichiers à plat.

A l’heure du Big Data, des fichiers faméliques et anorexiques font passer les DSI pour des petits joueurs. Mais, dans beaucoup d’organisations, les fichiers déjà existants manquent de vitamines. Il faut donc leur redonner du volume, c’est le rôle du regonfleur de fichiers à plat. Outillé d’un témoin d’usure des informations et d’un décompresseur de données, sa mission est de donner un nouveau souffle à celles-ci, de manière à faciliter leur adhérence au sol du système d’information, surtout en cas de terrain glissant vers les métiers.

Fabricant de couches de virtualisation anti-fuites.

À force de tout virtualiser, on ne sait plus garantir l’étanchéité du système d’information. Avec les risques que cela comporte : humidité dans les datacenters, énuréSI nocturne quand les équipes d’exploitation sont assoupies, débordements intempestifs de Legacy… Le fabricant de couches de virtualisation anti-fuites propose une partie absorbante pour les applications et une partie imperméable pour éviter les risques de fuites de données, avec des fixations sur les côtés du système d’information, qui sont en fait de petites applications compactées en format Zip. À noter qu’il en existe aussi pour les très vieilles DSI qui ne peuvent plus se retenir d’innover et perturbent leur entourage.

Goûteur de recette applicative.

C’est lorsque les projets sont livrés, que l’on s’aperçoit souvent que la recette applicative a été bâclée. De mauvais ingrédients ont été utilisés, les « recetteurs » manquent d’expérience et ceux qui dégustent en gardent souvent un souvenir amer. Le goûteur de recette applicative intervient en amont, pour détecter les anomalies dans le mélange des ingrédients, vérifier la propreté des technologies et s’assurer du bon transfert des saveurs de compétences. Ce métier comporte toutefois des risques : on recense plusieurs cas d’empoisonnement par bugs mortels, certains étant même suspects à l’encontre de goûteurs qui avaient voulu mettre les pieds dans le plat pour dénoncer des développements avariés.

Saucissonneur de port.

Le manque de place dans les DSI et les communications systématiques entre les ordinateurs obligent à trouver une solution au manque de port sur les serveurs, les réseaux et les postes de travail. Le saucissonneur a pour mission d’optimiser tous les ports disponibles. Le système d’information est ainsi découpé en tranches, le gras applicatif est enlevé délicatement, ou pas, et chaque morceau est assaisonné selon les traditions locales. Ce métier demande une expertise très particulière, digne d’un chirurgien, histoire de ne pas cochonner le système d’information…

Couturier d’habillage graphique.

La mode est à l’expérience client, pour conserver des consommateurs satisfaits. Cela suppose un relookage en profondeur des applications, dont la plupart ont un peu vieilli… C’est le rôle du couturier d’habillage graphique, qui doit trouver le meilleur compromis entre l’existant et un idéal que beaucoup ne peuvent se payer, en évitant le défilé des utilisateurs, qui veulent du sur-mesure et ne peuvent se payer le luxe d’attendre la prochaine collection de fonctionnalités.