En ce début d’année, comme d’habitude, la mode est aux prévisions. Evidemment, elles seront aussi rapidement oubliées qu’elles ont été élaborées. Je vous livre les miennes qui, elles, sont tellement vraisemblables que vous ne pourrez-vous empêcher de penser, à la fin 2020, que j’avais finalement raison.
- A force de capitaliser sur l’humain, on aboutira à une bulle qui va éclater quand on se rendra compte que l’humain, finalement, n’a guère évolué depuis le néolithique.
- L’application Yukon deviendra un réel succès. Basée sur le même principe que l’application Yuka, qui scanne le contenu des aliments, Yukon permettra, avec un simple scan du visage interfacé avec les réseaux sociaux, de savoir si un interlocuteur est complétement con ou si le risque est simplement modéré.
- Le premier cas d’alcoolisme numérique sera découvert, avec un patient mal comprenant qui aura confondu « webinar » et « ouais pinard ».
- Un manager, sorti de sa zone de confort, mourra écrasé par le poids des responsabilités.
- Le premier spécialiste de l’économie circulaire reviendra finalement à son point de départ en clamant : « Tout ça pour ça… ».
- Le DSI qui aura joint le geste à la parole sera immobilisé pour s’être cassé la figure en voulant bien faire.
- Le directeur marketing qui aura arrêté de brasser du vent sera retrouvé mort d’un coup de chaud.
- Le Chief Happiness Officer boute en train embauché par la SNCF sera « remercié » parce qu’il arrivait systématiquement en retard.
- Le chef de projet qui voulait se forger une opinion mourra brûlé vif.
- Le manager parti vers un horizon stratégique sera définitivement porté disparu.
- Le DRH qui voulait gravir une pyramide des âges mourra dans d’atroces souffrances, empalé sur une compétence trop pointue.
- Le directeur des achats qui avait accumulé des briques logicielles restera inconscient pendant deux semaines, après s’être heurté à un mur surchargé de solutions sur étagères.
- En 2020, apparaîtra la première pétition pour transformer l’instant t en instant i, afin de gagner en cohérence pour piloter des projets de A à Z.
- Le DG qui souhaitait refondre son organisation mettra le feu à l’Open Space.
- Le DSI qui espérait dépasser les limites d’un ERP tombera dans un trou noir. Et on sera toujours sans nouvelle de son collègue parti à la pêche aux données pertinentes dans un Data Lake.
- Le consultant en stratégie qui voulait débrancher une résistance au changement provoquera une coupure d’électricité dans tout le quartier.
- Le développeur qui cherchait du sens à son travail sera contraint de faire demi-tour.
- Le DSI qui pensait s’appuyer sur des consultants restera handicapé, pour être tombé de haut.
- Le CTO qui ne mâchait pas ses mots avec ses équipes mourra étouffé.
- Le DAF qui confondra chaîne de valeur et chienne de valeur sera licencié pour avoir voulu racheter la SPA avec la trésorerie de son entreprise.
- Le chef de projet qui plébiscitait le dépassement de soi sera retrouvé avec un double qui aura pris sa place.
- L’auditeur qui voulait mettre les choses au carré se trouvera enfermé dans un cercle vicieux.
- Le DSI qui aura confondu objectifs concrets et objectifs qu’on crée passera passera six mois à inventer des KPI qui existaient déjà.
- Le groupe d’individus avec un QI de 50 qui voulaient se faire passer pour des clients finaux aura enfin été démasqué.
- Le RSSI qui voulait monter en compétences devra être secouru en hélicoptère.
- Le responsable R&D qui voulait cultiver le champ des possibles percevra enfin des subventions de la communauté européenne.
- Le responsable des services généraux qui confondra Ipad et Ehpad sera licencié pour avoir commandé 100 déambulateurs.
- Le directeur commercial qui ratera son expérience client fera exploser son centre d’appels.
- Le Data Scientist qui avait sniffé des données de mauvaise qualité succombera à une overdose.
- Pour la première fois, un ancien haltérophile créateur de start-up n’aura pas réussi à lever des fonds.
- Une première, dans le carré magique du cabinet Gare-à-tes-nerfs ! La case en haut à droite qui regroupe tous les leaders du marché sera déclarée en état de catastrophe marketing, car surpeuplée, à tel point que le cabinet, qui fait autorité, envisagera une extension en créant une terrasse pour ceux qui veulent surplomber le marché.