Au hasard d’un moment de surf sur le Web, je suis tombé sur un article qui décrit les symptômes qui permettent de détecter un vrai psychopathe. Comme, nous dit l’article, 3 % des hommes sont concernés, de même que 1 % des femmes (ben voyons…), j’ai voulu en savoir plus.
Si je compte bien, dans mon entreprise de mille personnes, je suis cerné par une trentaine de spécimens que l’on peut qualifier de psychopathe. Ça fait peur, non ? Faites-donc le calcul pour votre propre entreprise et, pire, pour votre service. Ensuite, le jeu consiste à identifier qui rentre dans cette catégorie.
De quoi s’agit-il ? « C’est un trouble permanent du développement comportemental caractérisé par des comportements associaux impulsifs et pour lesquels le sujet ne ressent aucune culpabilité. Ce trouble psychologique peut interagir et/ou accentuer d’autres troubles comme la schizophrénie, ou la dépression bipolaire. » Donc, si je comprends bien, certains, non contents d’être des psychopathes ordinaires, se permettent de cumuler ! Ceux-là, on a intérêt à les identifier au plus vite et à vérifier si ceux qui les ont recrutés ne tombent pas eux-mêmes dans cette catégorie ! Certains DRH doivent quand même avoir quelques prédispositions…
À quoi reconnait-on un psychopathe ? Six signes sont à surveiller : le psychopathe ne ressent rien pour les autres, il n’avoue jamais sa culpabilité, il dévalorise les autres sans cesse, il ne noue aucune relation sociale durable, de nature paranoïaque, il s’énerve rapidement, et le psychopathe utilise la tromperie en permanence. J’avoue que je me reconnais dans cette description. Mais, que l’on se rassure, ce n’est pas moi qui aie commencé !
Le psychopathe ne ressent rien pour les autres ? Pas faux. Nous, DSI, non plus nous ne ressentons quasiment rien pour les autres. S’il fallait s’occuper de la masse de nos utilisateurs, nous avons de quoi, non pas devenir psychopathes, mais carrément cinglés dépressifs avec tendances suicidaires ! Comme le psychopathe, le DSI n’avoue jamais sa culpabilité : de toute façon, c’est toujours la faute des directions métiers… D’ailleurs, souvent, leurs managers l’avouent en affirmant sans cesse qu’ils « font un métier de dingue, avec des horaires déments tout en étant aliénés par les processus ». Si ce vocabulaire n’est pas révélateur que la folie les gagne, je ne sais pas ce qu’il faut de plus…
Le psychopathe dévalorise les autres ? Et alors ? Les DSI le font aussi, mais avec une bonne « raison » : nous sommes les personnages les plus importants de l’entreprise. Et à ceux qui en doutent, vous pouvez leur faire le coup de « l’entreprise numérique c’est l’avenir et comme les DSI s’occupent du numérique, y’a pas photo ! » Ce n’est pas que l’on dévalorise les autres, c’est juste que le fait qu’ils soient moins incontournables que nous est une évidence…
Il paraît également que le psychopathe ne noue aucune relation sociale durable. De toute façon, si c’est pour se faire engueuler en interne (c’est pour ça que je ne fréquente plus les pots de départ…) ou, quand on sort, entendre des confrères se lamenter sur leur triste condition… Non merci, autant rester dans notre bureau.
Le psychopathe, de nature paranoïaque, s’énerve rapidement. Franchement, avouez qu’il y a de quoi ! Entre les collaborateurs bras cassés et les utilisateurs bouchés, en passant par les fournisseurs incompétents et les managers faux-culs, on ne manque pas de sujets pour nous faire gicler l’adrénaline des glandes surrénales dans l’hypophyse. Et le psychopathe utiliserait en permanence la tromperie pour parvenir à ces fins et mieux dominer ? La bonne blague ! Quel manager n’a-t-il pas utilisé moult stratagèmes, maintes sournoiseries et autres mystifications, fourberies et entourloupes, pour obtenir ce qu’il veut ? Et je ne parle pas des directions générales, dont c’est l’activité première…
Mes chers confrères, et néanmoins amis, je vous l’affirme solennellement : nous sommes tous des psychopathes ! Mais, heureusement, nous avons, et aurons toujours, des circonstances atténuantes…