Sortie de crise en UVWXYZ

Les économistes sont quelquefois amusants. Ils nous ont inventé un petit jeu que l’on pourrait baptiser « la sortie de crise pour les nuls ». Principe : avec des lettres, on imagine des scénarios de sortie de crise, par exemple en J (retour rapide à la croissance), en U ou en V (une bonne dépression entre deux périodes d’euphorie) ou encore en W, avec un répit de courte durée avant de retomber dans une nouvelle crise.

Je préfère la reprise en M, au moins, il n’y a qu’un creux… Tant que ces analogies restent dans des formes compréhensibles, on peut prévoir ce que sera l’évolution des systèmes d’information. Avec une reprise en J, le nombre de projets va exploser, avec un U également (mais sans les budgets qui vont avec, on s’est habitué à ne plus en avoir dans le creux du U…) et avec un W on a intérêt à se ménager ses arrières car la prochaine crise pointera son PIB atone peu de temps après que nos directions générales se croiront sorties d’affaire.

Problème : si la sortie de crise prend des allures bizarres que même les économistes distingués n’ont pas imaginées, je ne vous raconte pas les acrobaties que nous allons devoir faire. La reprise en Z ou en S ? Elle annonce des changements de stratégie tous les mois. Bon, c’est vrai, on connaît déjà depuis longtemps le principe de « un coup à gauche, un coup à droite » comme principe de management de nos organisations. La reprise en O va nous ramener deux ans en arrière, selon le principe bien connu qu’O n’est qu’une ligne droite qui revient à son point de départ…

Tout comme la reprise en Q, mais au moins, par rapport au O, on a une échappatoire. La reprise en L n’annonce rien de bon, nous entrerons dans une ère quasi glaciaire : on ne combattra plus le réchauffement des systèmes d’information mais la déforestation des projets… Clairement, avec la reprise en I, on va dans le mur… La reprise en H suppose, pour passer d’un côté à l’autre, de s’engager sur un étroit passage et on a vite fait de se retrouver au fond d’un U !

A choisir, je préfère la reprise en racine carré : une bonne descente en récession (ça, c’est fait), une bonne purge (ca, c’est fait aussi), une remontée rapide (on attend toujours) et une stabilisation à un niveau encore plus haut qu’avant la crise. Il faut en tout cas éviter la reprise en X, c’est un mauvais présage, on peut carrément faire une croix sur notre métier. Si en plus on double les consonnes, nous sommes irrémédiablement fichus !