Noël approche, c’est une certitude. La fin du confinement, c’est plutôt une incertitude… Raison de plus pour anticiper les longues soirées d’hiver ! J’ai donc fait des provisions de jeux de société, incontournables et indémodables.
Mais je ne peux m’empêcher, déformation professionnelle sans doute, d’effectuer un parallèle entre ces jeux et notre métier. Et d’imaginer les règles qui s’appliqueraient à notre quotidien de DSI.
1 000 bornes. Il faut poursuivre le déroulement d’un projet en essayant d’éviter les pièges habituels : la crevaison d’un budget, un excès de vitesse dans la performance d’un serveur, un feu rouge de la DAF, la panne des sens de l’équipe projet, voire l’accident industriel. Heureusement, il y a des cartes qui nous facilitent la tâche, en particulier l’as du volent (le DSI, bien sûr), la citerne d’essence budgétaire (avec la rallonge qui va bien…) et le véhicule prioritaire, également appelé « je suis copain avec le DG et je t’emm… ».
Monopoly. Il met en concurrence les métiers, la DSI, le Chief Digital Officer, chacun devant s’approprier les meilleurs projets pour satisfaire ses besoins et préserver ses intérêts. Un projet sur l’avenue des Champs-Elysées du digital vaut évidemment plus cher qu’un projet de migration de postes de travail dans la filiale de la rue Lecourbe. En évitant la carte « Allez en prison » (au cas où on serait tenté de favoriser tel fournisseur particulièrement affectueux) ou la carte « Caisse de communauté » qui oblige à financer les projets des autres sans avoir son mot à dire. Les DSI sont habitués, mais c’est un choc culturel pour les métiers, peu habitués à ce qu’on leur refacture tout ce qu’ils demandent.
Cluedo. L’objectif est de déterminer qui a tué un projet pourtant prometteur. S’agit-il du DG dans la pièce du conseil d’administration, armé d’un véto très aiguisé ? Du DAF dans la pièce comptable avec un lourd bilan ? Du responsable de l’équipe projet dans la chambre d’enregistrement du cahier des charges ? Ou de l’intégrateur, dans le cuisine en train de préparer une tambouille technologique indigeste ? Le mystère reste entier.
Petits chevaux. Pour gagner la partie, il faut être le premier à faire le tour complet du jeu. Il faut « lancer Dédé » (célèbre analyste chez Gare-à-tes-nerfs). Les joueurs avantagés sont ceux qui ont un « cheval de bataille numérique », qui sont « à cheval sur les principes méthodologiques », qui ont misé sur le « bon cheval technologique », voire les DG qui savent « monter sur leurs grands chevaux » quand il le faut et les chefs de projets qui ont « mangé du cheval » pour être plus performants. Sans oublier les DSI qui, comme chacun sait, « ont des chevaux sous le capot ».
Docteur Maboul. Plusieurs participants s’affrontent autour d’une problématique Big Data : c’est celui qui inventera le projet le plus fou et le plus risqué qui gagne. Les cartes, qui contiennent des éléments de base, sont distribuées et associées de manière aléatoire.
Puissance 4. Ce jeu est dédié à la gestion de projet. Il s’agit d’aligner quatre pions qui représentent les facteurs clés de réussite d’un projet : délais, coûts, budgets, fonctionnalités. Le joueur qui n’y parvient pas est viré du jeu pour non-maîtrise des meilleures pratiques.
Pictionary ou Dessiner, c’est gagné. Chaque joueur doit dessiner une application, existante ou en développement, que les autres doivent deviner. En général, les participants ne finissent pas la partie pour cause de fou rire, en particulier vis-à-vis de ceux qui sont contraints de dessiner un ERP, un megabit, un processus comptable ou un flux EDI.
Scrabble. L’objectif est de former des mots issus des technologies et du jargon informatique pour obtenir le maximum de points. ERP n’en rapporte pas beaucoup, mais Wysiwig et Sysops beaucoup plus.
Nain jaune. L’objectif, avec ce jeu de 52 cartes, est de se débarrasser des cartes les plus « pourries », telles que « démission du chef de projet », « confinement du datacenter », « inculpation d’un commercial ERP pour corruption », « accès de colère d’un DAF », « dépression d’un directeur de production », « suppression de budget pour cause de Covid »…
Jeu de dames. Il est adapté aux relations avec les fournisseurs. Les pions blancs et les noirs s’affrontent, le but étant de capturer tous les pions de l’adversaire. Si un joueur ne peut plus bouger, même s’il lui reste des pions, il a perdu. Comme lorsque les fournisseurs de cloud pratiquent le lock-out…
Pour ceux qui ne sont pas fans des jeux de société, je conseille le jeu de fléchettes, sans oublier de coller la photo de votre boss préféré, de votre consultant favori ou de votre commercial adoré… Ou la roulette russe si vous en avez assez de jouer de malchance et de gagner à chaque fois …