Contes et mécomptes

Ouf, amis DSI, nous ne sommes plus seuls ! Les directeurs marketing sont dans la même galère que nous dès lors qu’il s’agit de démontrer à nos chères directions générales le ROI de nos actions respectives. Le numéro de janvier 2009 du mensuel Capital nous apprend en effet que « 75 % des directeurs marketing sont incapables de justifier leur action et avouent ne pas savoir si les opérations qu’ils mènent sont rentables », si l’on en croit une étude menée par un cabinet d’études, Coleman Parkes.

Incapables de justifier ce qu’ils font et on les garde quand même dans l’entreprise ? J’imagine le dilemme d’un dirigeant d’entreprise qui a embauché une équipe de quatre directeurs marketing, qui sait que trois d’entre eux lui sont inutiles mais ne sait pas lequel est le bon. Certes, j’entends d’ici nos honorables collègues du marketing affirmer que leurs activités, et donc les résultats qu’elles produisent, sont par nature immatérielle et qu’il convient de leur ficher la paix afin qu’ils travaillent tranquilles (créativité oblige…) sans la pression du retour sur investissement.

Mais qui y a-t-il de plus immatériel que nos systèmes d’information ? C’est vrai que nous sommes moins enclins à exprimer notre créativité avec les technologies de l’information mais, nous, nous avons l’innovation, dont on nous rabat les oreilles. Quoique… Question créativité, nous sommes souvent des pros : quand il faut jongler avec des budgets bancals, des utilisateurs rusés, des clauses contractuelles mal fichues, des directions métiers qui veulent des délais d’intervention que même Superman/Spideman et Batman réunis dans une SSII ne pourraient respecter…

J’ai quand même pris soin de conserver précieusement l’article dans un dossier que l’ai intitulé : « Le ROI du SI ». Tout le monde pense que c’est le titre un conte pour enfants, mais c’est mon arme secrète lorsque l’on me demandera des comptes, pas pour enfants ceux-là. L’orthographe n’est pas la même mais l’objectif est similaire : les « contes pour enfants » et les « comptes pour DG » reposent sur le rêve qu’ils procurent à ceux qui les lisent. Et qui y croient !