Les émissions de téléréalité ont investi la plupart des programmes de nos chaînes de télévision. Hélas, les DSI ne sont jamais à l’honneur dans ces émissions ! Mais les chaînes pourraient utilement renouveler leurs programmes, avec de la DSI-réalité. J’ai eu le privilège de visionner les prochaines émissions, en attendant qu’elles soient diffusées… un jour peut-être.
Mon incroyable fiancé
Le pitch : un DSI et un DAF tente de se séduire mutuel-lement.
Mon avis : l’alignement stratégique paraît difficile. Tout est fait pour séparer les deux candidats, mais l’histoire finit bien : un reporting bien emballé les réconciliera. Une belle histoire d’amour en définitive…
The Voice
Le pitch : qui parlera le plus fort en réunion de comité pilotage du projet ERP ?
Mon avis : au bout de dix minutes, c’est la cacophonie, chacun des participants campe sur ses positions. C’est, au final, toujours le Global Worldwide Vice-President Director Corporate qui a le dernier mot…
Cauchemar en cuisine
Le pitch : on découvre comment sont fabriquées les applications que nous achetons très cher à des prestataires pas très nets.
Mon avis : pas très ragoûtant… On découvre enfin les coulisses et les arrières cuisines de la fabrication des logiciels pas frais, avariés, voire impropres à la consommation par les utilisateurs. Même le coach Philippe Etchebestpractices ne parviendra pas à nettoyer les lieux, les éditeurs ayant pris trop de mauvaises habitudes.
Qui veut épouser mon DSI ?
Le pitch : le directeur général d’une grande entreprise veut se séparer de sa DSI. Il cherche à convaincre ses confrères patrons d’embaucher cette perle rare.
Mon avis : l’idée de l’émission part d’une bonne intention, mais, hélas, la DSI traîne quelques casseroles qui empêcheront son exfiltration vers une autre entreprise, malgré quelques rendez-vous discrets entre les protagonistes.
L’amour est dans le prérequis
Le pitch : un DSI tente de convaincre son directeur général de faire appel à un prestataire très compétent.
Mon avis : ça traîne en longueur, le DG peu gâté par la nature de son job et qui passe son temps à arpenter le champ des possibles stratégiques, n’a pas le temps de créer une réelle intimité avec l’intégratracteur.
L’île de la tentation
Le pitch : dix DSI sont sur une île paradisiaque sans leur DG. Ils doivent résister à la tentation d’ouvrir une enveloppe contenant d’énormes rallonges budgétaires.
Mon avis : entre trahisons, coups fourrés, entourloupes et odieux chantages, l’un d’eux se laissera quand même tenter. On ne se refait pas…
Koh Lanta
Le pitch : quinze DSI doivent survivre dans la jungle de leur entreprise pendant quarante jours. Ils doivent trouver des budgets, se construire un abri pour demeurer à l’écart des fournisseurs rapaces et des métiers vautours qui rôdent pour les dépouiller de leurs budgets et de leurs responsabilités.
Mon avis : on reste atterré par les conditions de survie de ces valeureux candidats. Ils ont bien mérité toute notre gratitude face à des prédateurs particulièrement tordus…
Pékin Express
Le pitch : quatre équipes de DSI partent pour un périple au cours duquel ils devront convaincre le DG de leurs entreprises respectives, qu’il faut renforcer les responsabilités de la DSI pour être plus efficaces vis-à-vis de la concurrence.
Mon avis : c’est une épreuve affreuse que traversent les candidats. Le tournage a été émaillé de plusieurs incidents, la plupart des DSI se sont heurtés à un mur. D’ailleurs, le premier titre envisagé pour cette émission était « Mission impossible ».
Je suis un DSI, sortez-moi de là !
Le pitch : le principe est de mettre des DSI dans des conditions de confort très médiocres (en fait, ils restent dans leur bureau), en pleine jungle (en fait, ils restent dans leur entreprise) et leur demander d’accomplir chaque jour des épreuves (en fait, ils ne changent rien à leurs occupations habituelles). Les épreuves permettent de gagner des budgets supplémentaires.
Mon avis : à voir surtout pour le premier prix octroyé au candidat qui gagne : un séjour de six mois aux Seychelles, dans des conditions exceptionnelles de confort et, au retour, une promotion, une augmentation de salaire et une réduction de 50 % de sa charge de travail… Pour une fois, la production a été généreuse…
Le Bachelor
Le pitch : un directeur commercial tente de séduire six charmantes DSI pour les convaincre que son projet CRM est prioritaire. Y parviendra-t-il ?
Mon avis : le candidat directeur commercial est, hélas, une caricature. Son égo est inversement proportionnel à la taille de sa vision stratégique. Aucune DSI ne se laissera séduire…
A la recherche de la nouvelle star
Le pitch : des commerciaux de grands éditeurs cherchent des clients DSI pour valider leur stratégie afin de devenir leader sur leur marché. Les candidats, dont le meilleur sera sacré « commercial de l’année », ont quelques minutes pour interpréter un air de pipeau marketing (instrument traditionnel de la côte ouest des États-Unis, en particulier dans la Silly-Con Valley) devant un jury constitué de DSI chevronnés.
Mon avis : on voit de tout dans ce casting qui, chaque fois, réunit des centaines de commerciaux rêvant de travailler avec des DSI de grands comptes. Heureusement, les questions pertinentes du jury suffisent à démasquer les imposteurs, incollables sur leur taux de commission, mais quasiment ignares sur les besoins de leurs clients.
DSI Incognito
Le pitch : un DSI s’immerge dans une direction métier, déguisé en simple utilisateur, pour observer l’envers du décor et mieux comprendre comment sont perçues les actions de la DSI.
Mon avis : à voir pour constater les ravages de l’exercice : l’optimisme du DSI incognito lorsqu’il quitte son bureau contraste avec la profonde dépression qu’il subit après deux semaines d’immersion dans une direction métier. Devant le taux anormalement élevé de démissions de DSI candidats, l’émission a été déprogrammée.
Secret Story
Le pitch : dans la maison des secrets, une dizaine de DSI partagent leur vie quotidienne, chacun devant deviner le secret des autres pour gagner des points. Les journées sont rythmées par « la voix de la direction générale » qui veille à ce qu’il n’y ait pas de dérapages.
Mon avis : les secrets des DSI sont difficiles à percer. Parmi les secrets des candidats : « Je suis très proche de ma directrice marketing et cela me pose problème », « j’ai fait croire que tout était possible avec les technologies », « j’ai lâchement tué un projet qui ne me plaisait pas », « je suis le fils caché de mon DG ».
MasterChef digital officer
Le pitch : des DSI doivent se transformer en chief digital officer. Le jury désignera celui qui aura présenté la meilleure recette pour y parvenir. Ils devront réussir plusieurs épreuves : l’ingrédient imposé (un chef de projet complètement crétin), la boîte mystère (contenant un billet de dix euros à consacrer à l’innovation), le test visuel (parmi une série de slides, ils doivent distinguer ceux provenant du cabinet de conseil écossais Mac-QuiSait et ceux de Gare-à-tes-Nerfs).
Mon avis : les candidats doivent aller vite, sinon ils se font souffler leur poste par un stagiaire issu d’une école de commerce. Une émission à voir pour ses moments dramatiques, lorsque beaucoup de candidats craquent, se demandant à quoi peut bien servir un chief digital officer.
Qui est la taupe ?
Le pitch : dix DSI doivent démasquer celui qui est la taupe de la direction générale et dont la mission est de faire échouer les projets : plus il provoque l’échec, plus il augmente ses gains.
Mon avis : on appréciera la ténacité des DSI à démasquer la taupe, à croire qu’ils ont été entraînés depuis longtemps dans leurs entreprises respectives à identifier les traîtres, les vendus, les faux-jetons, les félons et autres fourbes ou scélérats. Vraiment des pros…
Le meilleur pâtissier
Le pitch : des DSI débutants doivent impressionner un jury de DSI vétérans sur leur manière de mélanger divers ingrédients (budgétaires, stratégiques, technologiques, humains…) pour présenter le meilleur bavarois (Budget Appliqué Visiblement Adapté au ROI Stratégique).
Mon avis : on aimerait disposer des ingrédients mis à disposition des candidats, en particulier la gélatine de compétences et la levure d’innovation, réussir du premier coup le flan pour métiers récalcitrants, maîtriser la recette du fondant budgétaire ou la technique d’ébullition rapide des fournisseurs.
Le DSI a un incroyable talent
Le pitch : des DSI défilent devant un jury composé de DAF, DRH, directeurs marketing et DG pour démontrer tous leurs talents.
Mon avis : on s’aperçoit très vite que tous les DSI ont des talents insoupçonnés. Entre les acrobates du budget, les transformistes digitaux, les jongleurs de comptabilité analytique, les illusionnistes de la création de valeur, les dompteurs de génération Y et les clowns dérideurs de comités de direction, la diversité s’exprime à plein !