Leçon de mathématiques

La plupart des DSI ont une formation d’ingénieur. Certains observateurs avisés (dont on se demande ce qu’ils font, à part observer) estiment que c’est un réel handicap pour notre carrière.

On nous voit balayés par les Chief Digital Officer, étouffés par le leadership des DAF (défense de rire), écrasés par la vision stratégique des DRH (défense de rire aussi…), ridiculisés par les directions générales, méprisés par les utilisateurs et considérés comme des ploucs par les fournisseurs.

C’est peut-être vrai pour certains d’entre nous mais, heureusement, nous avons de la ressource pour nous défendre. Il suffit, pour cela, de connaître les lois qui régissent notre métier et les comportements de nos collègues. Notre formation scientifique peut nous y aider. Les principes mathématiques, les lois de la physique et la chimie nous aident à comprendre les principes et les lois du management. Et donc à être mieux armés face à tous ceux qui nous prennent pour des demeurés dans ce domaine.

La première loi qu’il faut retenir est celle d’Einstein. Albert avait démontré son célèbre E=MC². Son frère Franck, celui qui n’a pas réussi dans la famille, mais tout est relatif, a, pour sa part, popularisé la même loi, avec une autre signification :

E=MC²

signifie que le nombre d’emmerdements (E) est égal au nombre de managers connards (MC) au carré.

Vous pouvez facilement tester la validité de cette formule dans votre entreprise. Vous verrez qu’elle se vérifie dans quasiment 90 % des cas. La formule originale d’Albert Einstein pose que l’énergie de masse est égale à la masse M multipliée par le carré de la vitesse de la lumière dans le vide. Selon Franck Einstein, ce principe, applicable aussi dans les entreprises, s’énonce de la façon suivante : « L’énergie de la masse des cons est égale au carré de la vitesse à laquelle ils réagissent ou à laquelle ils se déplacent pour assister à des réunions inutiles. »

Il existe d’autres lois qui nous sont familières, du fait de nos études scientifiques, surtout pour ceux qui ont fait de la chimie. Retenons-en trois. D’abord, la loi Dalton qui explique qu’à température constante, la pression d’un mélange gazeux est égale à la somme des pressions qu’aurait chacun des gaz s’il occupait seul le volume total. Toute ressemblance avec le comportement d’un Chief Digital Officer qui souhaiterait prendre la place d’un DSI en occupant tout l’espace technologique serait évidemment fortuite…

Ensuite, la loi de Henry : « À température donnée, la quantité de gaz dissous dans un liquide est proportionnelle à la pression partielle du gaz sur ce liquide. » Évidemment, toute ressemblance avec le comportement d’un DAF, qui mettrait une pression proportionnelle à la taille d’un budget IT pour le dissoudre serait purement fortuite…

Enfin, la loi de Mariotte, probablement inventée dans une chambre d’hôtel, qui pose qu’à température constante, « le volume d’un gaz est inversement proportionnel à sa pression », n’a rien à voir avec le fait que des directions métiers casse-pied obtiennent davantage de concessions de la part des DSI selon la pression exercée sur les équipes IT.

On pourrait également aborder la poussée d’Archimède, devenue la poussée d’Archi-emmerde, célèbre géomètre des métriques métiers, qui s’énonce de la façon suivante : « Tout utilisateur plongé dans un projet IT reçoit une pression désagréable qui s’exerce du haut de la hiérarchie vers le bas, et qui est égale au poids du volume de processus déplacé. »

Quant aux lois de la probabilité, elles nous sont également utiles, par exemple :

  • La formule du nombre d’arrangements possibles entre n objets, où le nombre d’objets est remplacé par le nombre de projets, pour lesquels il y a ujours moyen de s’arranger avec les métiers.
  • La loi du X² (Khi-deux), devenue la loi du « Qui-de-vous-va-s’y-coller » pour désigner de façon scientifique des volontaires pour gérer des projets foireux.
  • La loi de Poisson, qui décrit la probabilité d’observer un certain nombre d’événements aléatoires dans un intervalle continu, autrement dit la probabilité qu’un tiers vienne semer la zizanie dans les affaires de la DSI : elle dépasse généralement les 82,3 % selon la dernière étude du cabinet Gare-à-tes-Nerfs.
  • La loi de Pareto, devenue la loi de Patropto, pour expliquer pourquoi les rallonges budgétaires tardent à arriver.

C’est en comprenant ces lois fondamentales du management que l’on sera à même de les utiliser à notre profit… Toujours selon le principe E=MC² : Envergue ou Endurance (du DSI)=(Maîtrise+Confiance)²